Info du mois : Le poids des mots !
2 September 2008
Le poids des mots !
Une info qui n'est pas sur la "santé". Mais lors de mes consultations en naturopathie holistique, lors de mes interventions au sein de diverses écoles (dont la mienne) et de certaines facultés de médecines ou conférences, je suis très attentif aux mots que je prononce et de ceux prononcés par mes patients.
Remarquez, cette attention fait partie de la naturopathie holistique et de la doctrine "psychologie", qui est la science des idées !
Le SI (LA CONDITION):
"Vous serez augmenté... si vous remportez ce marché".
* Si je suis élu président........
* Si j'avais suivi son conseil...
* S'il avait vécu plus vieux......
* Si tu avais continué tes études.....
Cette conjonction fait lit de toutes les superstitions auxquelles le peuple adhère comme un vieux chewing-gum. Mais il existe un autre contexte grammatical dans lequel le "si" pourrait être utilement remplacé par le "quand". De tous les "si", aucun n'arrive à la cheville du "quand"
Le "si" annonce toujours une carotte ou un bâton, soit à l'enfant que le parent veut stimuler pour ses études, soit à l'employé que le patron veut hypnotiser sur un objectif professionnel. "Si" est une conjonction manipulatrice, un instrument de chantage. La carotte ne gratifie pas les compétences d'un individu, mais les résultats atteints. Quant au bâton, qui sanctionne la non-réalisation d'un objectif, il est souvent ressenti comme une dévalorisation des moyens investis.
En revanche, "quand", décontamine le message conditionnel. La réalisation de l'objectif n'est plus soumise à condition, elle est liée à une donnée temporelle. Par exemple, la formulation "vous serez augmenté quand vous emporterez ce marché", sous-entend donc que vous avez effectivement toutes les compétences nécessaires et indispensables pour l'emporter. Tout est une question de temps. Une différence substantielle en termes d'image de soi ! Recourir à la conjonction "quand", c'est transmettre votre confiance dans les capacités de l'autre. Son usage est plus valorisante en termes d'images de soi, par conséquent plus motivant puisque cette conjonctionn'ouvre pas la porte à l'échec.
Le SI (L'AFFIRMATION):
SI ! ... MAIS
* Je me demande si je fais bien d'agir ainsi ? Qu'en pensez-vous ?
* Si.... mais avez-vous calculé les conséquences éventuelles de cette démarche, répond votre interlocuteur, que les retombées de la démarche en question gênent aux entournures.
Le "si" est parfois un vrai faux "oui" qui veut dire "non" au bout du compte. On tombe souvent dans le panneau en imaginant que le "si" en question est un vote favorable alors qu'il n'est que la prémisse d'une abstention.
- J'en ai pour 10 MINUTES encore à vous abreuver d'informations. Après nous faisons la pause-café. Dites-moi André, ça ne vous intéresse pas ce que je raconte ?
- Si, ça m'intéresse, bien sûr !
Même s'il peut cacher un "oui " frauduleux, ce n'est qu'un aspect de son utilisation auquel il faut être attentif. Surtout, si le "si" est suivi de la conjonction castratrice "mais". Méfiez-vous des personnages qui abusent du "si" en lieu et place du "oui", pour autant qu'ils ne soient pas d'origine italienne, bien entendu. "Si, bien sûr" ne veut pas toujour dire "oui". Le "si" est un "oui" extorqué.
Info:
"Ces mots qui vous trahissent" de Caroline et Joseph Messinger - Editions First
- Extranet